Une coalition réunissant une dizaine d’acteurs influents de l’Outaouais vient d’être mise sur pied afin d’exiger du gouvernement du Québec qu’il révise «immédiatement» le processus de sélection du site du futur hôpital de 600 lits, a appris Le Droit en exclusivité.
Les principaux meneurs de la Coalition pour un centre hospitalier accessible et durable et en Outaouais (CCHADO) se sont déplacés dans les bureaux du Droit, lundi après-midi, afin d’expliquer leur démarche et leurs revendications. Ils affirment tous avoir de «vives préoccupations» par rapport à l’opacité du processus administratif en cours et demandent à ce que la population et les organismes pertinents soient consultés.
La Chambre de commerce de Gatineau (CCG), l’organisme Vision centre-ville, le Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO), la Coopérative de développement régional de l’Outaouais-Laurentides (CDROL), Grenier Stratégies et l’entreprise Brigil étaient représentés. Les sorties publiques des derniers jours, disent-ils, n’ont mené à aucun dialogue avec les autorités. La situation nécessite une véritable mobilisation, ajoutent-ils.
Dans une déclaration commune que nous publions dans notre section Opinion, la coalition de la région demande que «les attentes et aspirations en matière de lutte aux changements climatiques, de protection des espaces naturels, d’accessibilité pour tous, d’accès au transport actif et collectif, de décentralisation, d’inclusion et de transparence, ainsi que d’attractivité du territoire» soient prises en considération par les autorités responsables du processus.
On travaille à se doter d’un tramway, mais le gouvernement se prépare à installer un nouvel hôpital à une autre extrémité. Il faut être cohérent avec notre vision.
Humilité et écoute demandées
La semaine dernière, la présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), Josée Filion, a lancé un avertissement aux intervenants qui critiquent ouvertement le processus administratif en cours. Selon elle, ces manoeuvres pourraient provoquer des délais dans la livraison du futur centre hospitalier. «On tend à vouloir nous faire porter le blâme pour un supposer retard sur l’échéancier, mais j’ai beaucoup de difficulté avec ça, a lancé le directeur général du CREDDO, Benoît Delage. Je crois que c’est le mauvais processus en cours qui va provoquer un retard, et non pas nous avec nos critiques.»
M. Delage a rappelé qu’en arrivant au pouvoir, le premier ministre du Québec, François Legault, a demandé à ses ministres de faire preuve d’humilité et d’écoute. «Alors que [le gouvernement] fasse preuve d’humilité en reconnaissant qu’une erreur a été faite avec ce processus et qu’on écoute les acteurs locaux, a-t-il ajouté. Là, personne ne se sent écouté et c’est extrêmement frustrant.»
Le président de la CCG, Stéphane Bisson, se demande si le gouvernement du Québec aurait traité la population de Montréal de la même façon.
«On travaille à se doter d’un tramway, mais le gouvernement se prépare à installer un nouvel hôpital à une autre extrémité. Il faut être cohérent avec notre vision, insiste M. Bisson. […] On a un centre-ville qui se meurt, on tente d’être créatif pour attirer les gens au centre-ville, je crois qu’on a un rendez-vous. C’est l’argent de nos taxes. Ce n’est pas vrai que c’est un bureaucrate de Québec qui va prendre cette décision pour les gens de l’Outaouais. Il faut s’activer comme région et revendiquer ce qui nous revient.»
La directrice générale de Vision centre-ville, Annie-Pier Caron Daviault, a pour sa part souligné la nécessité d’aménager le futur centre hospitalier à proximité des axes majeurs de transport en commun afin qu’il s’ajoute aux autres efforts déployés pour densifier les espaces urbains.












